Martine Storti Site

Une parité à bout de souffle ? 20 mai 2017

D’outil de l’égalité, la parité n’est-elle pas devenue l’outil de la perpétuation de l’inégalité ? D’ «habit de l’égalité », pour reprendre l’expression de la philosophe Geneviève Fraisse, la parité n’est-elle pas devenue l’habit, le déguisement de l’inégalité en égalité ?

C’est en effet une parité pervertie qui nous est proposée, réduite à une conception quantitative. La parité constitutionnalisée a produit du chiffre, mais elle n’a pas, en tout cas pas assez, produit de l’égalité de pouvoir.

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Entretien sur Blog Egalités (Libération) 14 juin 2016

Le manichéisme et l’ordre binaire permettent un fonctionnement à l’intimidation et à l’injonction. Si Martine Storti n’est évidemment pas défavorable aux désaccords, au dissensus, elle rappelle que le binarisme ne permet pas de cheminer dans une réflexion, de penser.
Ancienne professeur de philosophie, ex-journaliste, Martine Storti mène une réflexion sur le féminisme et la question de l’identité. Une relation complexe qu’elle aborde dans son dernier ouvrage dont l’intitulé est aussi un appel à l’éthique de responsabilité : «Sortir du manichéisme, des roses et du chocolat».

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11 avril 2016 Entretien à propos de mon livre Sortir du manichéisme

Entretien avec Annie Sugier et Brigitte Marti sur le site 50-50 magazine
Quelles étaient vos motivations pour écrire le livre ? Trop d’incohérences dans le circuit médiatique et les amalgames en tout genre ?

Ecrire ce livre est devenue une nécessité pour moi après les attentats de janvier 2015 contre Charlie Hebdo et contre l’Hyper Cacher. Avec les manifestations en réponse à ces attentats, on a parlé d’un «esprit du 11 janvier».

Le 11 janvier, des millions de femmes et d’hommes avaient exprimé certes un refus du terrorisme, de l’intégrisme islamique, de la barbarie. Mais elles exprimaient plus qu’un refus, elles exprimaient un besoin et même une exigence de solutions, avec la conscience que celles-ci ne passaient pas par des oppositions sans cesse réactivées mais par la mise en commun et en œuvre de principes politiques, par-delà des religions, les couleurs de peau, les origines. Il fallait retrouver l’action politique, pour construire quelque chose.

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Se mettre du côté de celles qui n’ont pas le choix. 5 avril 2016

A propos de la mode dite “islamique” ou “pudique”

Tribune parue dans Libération du 5 avril 2016
En 2004, le philosophe Alain Badiou qualifiait la loi interdisant le voile à l’école de « loi capitaliste pure », ordonnant que « la féminité soit exposée, autrement dit que la circulation sous paradigme marchand du corps féminin soit obligatoire ». Une décennie plus tard, « la mode islamique » lancée par certaines marques, permet de prendre la mesure de la pertinence de l’analyse !

Pour vendre, le capitalisme, encore appelé « paradigme marchand », ou néolibéralisme économique, comme on voudra, s’accommode de tout, des corps féminins dénudés comme des corps couverts, des fesses exposées comme des cheveux cachés, du string comme du burkini. Pourquoi ne pas s’y mettre puisqu’il y a un marché de la burka à fleurs et du tchador à carreaux ? Pourquoi de surcroît, ne pas les qualifier, trouvaille géniale de communicant, de « mode pudique » ?

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Assez de faire de l’émancipation des femmes un enjeu identitaire, 2 mars 2016

Un double processus d’occidentalisation de l’émancipation des femmes est à l’œuvre, conduit par des courants politiques, religieux, idéologiques (tous les qualificatifs conviennent) en apparences opposés mais qui concourent, chacun à leur manière, à la construction d’une impasse.

L’actuel débat autour des articles de Kamel Daoud en est un exemple de plus, il n’est pas le premier et sans doute pas le dernier.

Article publié sur Le monde.fr le 2 mars 2016

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