C’est par l’Iran de 1979 que j’ai commencé mon livre “Pour un féminisme universel”

En 1979, des féministes de divers pays et pas seulement occidentaux, affirmèrent une solidarité politique avec les manifestantes iraniennes, ayant alors plus de lucidité à l’égard du régime qui s’annonçait que bien des gouvernements et bien des intellectuels ou militants d’extrême gauche qui n’avaient pour seule boussole que la lutte contre « l’impérialisme américain et /ou occidental » et dont beaucoup ont regardé avec méfiance les initiatives féministes, méfiance évidemment partagée par les tenants du nouveau régime.

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Le tableau noir du « féminisme blanc »

D’abord se dire : à quoi bon ? A quoi bon répondre, commenter, critiquer, souligner les omissions volontaires, les caricatures, les amalgames que peut contenir un livre ? Cette question à propos de celui de Françoise Vergès, « Un féminisme décolonial ». Et puis quand même s’y atteler parce qu’il n’est pas possible de laisser sans commentaires les énormités égrenées au fil des pages. La lecture de cet ouvrage m’a plongée dans un mélange de stupéfaction, de colère, de tristesse.

De tristesse surtout. Il est triste en effet qu’une lutte nécessaire, celle qui consiste à combattre en même temps plusieurs formes de domination, d’exclusion, d’inégalités, d’oppression – rapports sociaux de sexe, de race, de classe- passe par tant  de manipulations intellectuelles.

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11 avril 2016 Entretien à propos de mon livre Sortir du manichéisme

Entretien avec Annie Sugier et Brigitte Marti sur le site 50-50 magazine
Quelles étaient vos motivations pour écrire le livre ? Trop d’incohérences dans le circuit médiatique et les amalgames en tout genre ?

Ecrire ce livre est devenue une nécessité pour moi après les attentats de janvier 2015 contre Charlie Hebdo et contre l’Hyper Cacher. Avec les manifestations en réponse à ces attentats, on a parlé d’un «esprit du 11 janvier».

Le 11 janvier, des millions de femmes et d’hommes avaient exprimé certes un refus du terrorisme, de l’intégrisme islamique, de la barbarie. Mais elles exprimaient plus qu’un refus, elles exprimaient un besoin et même une exigence de solutions, avec la conscience que celles-ci ne passaient pas par des oppositions sans cesse réactivées mais par la mise en commun et en œuvre de principes politiques, par-delà des religions, les couleurs de peau, les origines. Il fallait retrouver l’action politique, pour construire quelque chose.

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