Le tableau noir du « féminisme blanc »

D’abord se dire : à quoi bon ? A quoi bon répondre, commenter, critiquer, souligner les omissions volontaires, les caricatures, les amalgames que peut contenir un livre ? Cette question à propos de celui de Françoise Vergès, « Un féminisme décolonial ». Et puis quand même s’y atteler parce qu’il n’est pas possible de laisser sans commentaires les énormités égrenées au fil des pages. La lecture de cet ouvrage m’a plongée dans un mélange de stupéfaction, de colère, de tristesse.

De tristesse surtout. Il est triste en effet qu’une lutte nécessaire, celle qui consiste à combattre en même temps plusieurs formes de domination, d’exclusion, d’inégalités, d’oppression – rapports sociaux de sexe, de race, de classe- passe par tant  de manipulations intellectuelles.

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Harcèlement : desserrer l’étau idéologique

En lisant la tribune publiée le 27 septembre par Libération, titrée « Contre la pénalisation du harcèlement de rue », j’ai rajeuni de plus de 40 ans. Ce n’est pas forcément désagréable, quoique l’aspect répétitif lasse quand même un peu !
Les signataires qui se présentent comme « des féministes et chercheur-es sur les violences de genre », fonctionnent en effet avec un logiciel déjà rencontré dans les années antérieures. On s’affiche féministe et contre le harcèlement, mais quand il s’agit de le combattre, et de dire ça suffit, y compris en passant par la pénalisation, on explique doctement que la pénalisation du harcèlement de rue aboutira à forcément désigner et forcément stigmatiser les « hommes des classes populaires et racisées », je cite.

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Je suis une femme, pourquoi pas vous?

Ce livre, qui reprend une partie des articles que j’ai publiés dans Libération, commence à la fin de l’année 1974, parce que c’est à ce moment-là que je suis entrée à Libération. J’aurais pu dire « devenue journaliste à Libération », mais le mot « entrée » me semble plus adéquat. Certes, on n’entrait pas à Libé comme dans les ordres, cependant on n’y allait pas juste pour être journaliste ou pour avoir un gagne-pain, fort modique d’ailleurs !
Je suis une femme pourquoi pas vous ?
1974-1979 : Quand je racontais le mouvement des femmes dans Libération
Ed Michel de Maule, Mars 2010
EXTRAITS DE L’AVANT PROPOS

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