Martine Storti Site

Gilets jaunes, ruses du néolibéralisme, social-démocratie

Se pourrait-il que la conjugaison quasi oxymorique de gilets jaunes, de « gaulois-es ou de non gaulois-es réfractaires », « desouche » ou de « pas de souche » aux multiples branches, et d’un Emmanuel Macron plus dynamique et énergique que ses prédécesseurs signe le début d’un processus permettant de détruire les modalités et les effets les plus détestables de l’actuelle mondialisation, à changer l’Europe, à répondre au défi climatique, à ne pas réduire l’humanité à une machine à produire du cash ?

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Les gilets jaunes et leurs soutiens étouffants

Nous sommes le peuple», disent-ils. A eux seuls? Les « gilets jaunes » de bonne volonté – et je ne suis pas certaine que tous le soient- ceux qui en effet se sont lancés dans une lutte pour une vie moins difficile et plus digne, sont en passe d’être étouffés par leurs si nombreux, si contradictoires, si manipulateurs et si peu désintéressés soutiens.

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L’imposture Michéa

Jean-Claude Michéa présente, livre après livre, la même ligne idéologique, avec un fonctionnement intellectuel lui aussi toujours identique, où les sarcasmes, les amalgames, les manipulations se font passer pour une pensée libre. Mais il ne fait qu’arpenter en long en large et en travers des sentiers battus et rebattus, et tracés dans seul but : s’émanciper de l’émancipation.

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Années 70 : une internationale féministe, non, un féminisme international, oui

“19 mars 1979 : j’arrive à Téhéran le jour même où la féministe américaine Kate Millett en est expulsée. Féministe et américaine, autant dire Satan au carré puisqu’elle conjugue sur sa seule personne à la fois l’« impérialisme américain » qu’elle-même réprouve et l’émancipation des femmes considérée par l’Imam Khomeiny, nouveau maître de l’Iran, comme une incarnation maléfique de l’Occident ! Je fais partie de la délégation dite « française » (mais qui comprend aussi deux Italiennes, une Allemande, une Egyptienne) venue soutenir et partager la lutte des Iraniennes contre l’obligation du port du tchador…”

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A propos de #MeToo et de quelques autres enjeux…

Mon entretien avec Amélie Quentel en ligne sur site Les Inrocks, où il est question de #MeToo, donc de la lutte contre le harcèlement, les violences, mais aussi des bêtises énoncées à son sujet, des confusions délibérément entretenues entre la séduction et le harcèlement,de la stupide opposition entre le “social” et le “sociétal”, mais encore du secrétariat d’Etat à l’égalité femmes/hommes…

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“Féminisme intégral” et “féminisme décolonial” : deux faces d’une régression/restauration

Le « féminisme intégral » dit : « nous ne voulons pas de cette émancipation-là, car elle est libérale, anti-écolo, soumise à la science, annule la différence des sexes…» Le « féminisme décolonial » dit : « nous ne voulons pas de cette émancipation-là car elle est blanche, néocoloniale, raciste, islamophobe… » N’est-ce-pas s’émanciper de l’émancipation qui est dans les deux cas l’objectif ?

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De l’usage idéologique du mot néo-féministe

Le mot « néo-féminisme » a le vent en poupe. Désigne-t-il les jeunes féministes, pour les distinguer de leurs ancêtres du MLF ? Pas seulement. Et même plutôt pas. Ce terme, souvent utilisé notamment par Le Figaro, Causeur, Valeurs actuelles, La revue des deux mondes a une fonction idéologique. Il sert moins à exprimer un désaccord qu’à nommer le féminisme ou les féministes qui ne conviennent pas, ou qui ne sont pas convenables. Il est un outil de disqualification plurielle.

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Le féminisme au-delà des féministes

Article paru dans l’Humanité daté du 8 mars 2018 dans le dossier Le mouvement #MeToo fait-il date dans le combat féministe?

Que se passe-t-il depuis cinq mois, à quoi assistons-nous, à quoi participons-nous ? À une dénonciation du harcèlement sexuel, des violences contre les femmes, du viol ? Oui bien sûr. Est-ce nouveau ? Non.

Dans les années MLF du siècle précédent, ces thématiques ont donné lieu à bien des écrits, des actions, des manifestations. Et, dans les décennies suivantes, elles ont continué à être à l’ordre du jour du mouvement féministe. J’ajoute qu’en ces divers moments les accusations lues et entendues depuis octobre dernier étaient déjà formulées, assénées, balancées : délation, moralisme, puritanisme, guerre des sexes et/ou annulation de leur différence, émasculation des hommes, fin de la séduction, autant de rengaines qui traversent décennies et même siècles à chaque épisode de l’émancipation des femmes, à chaque progrès de leurs droits. Et même l’accusation de racisme, entendue à l’automne dernier à propos de la dénonciation du harcèlement de rue, était aussi en vogue lors des luttes contre le viol au mitan des années 1970.

Alors qu’est-ce qui est nouveau ? Ou plutôt important, et peut-être décisif dans les diverses campagnes #Metoo ou #Balancetonporc ? Au moins deux choses. (suite…)