Faire entrer les droits des femmes dans la définition de l’Etat de droit

Tribune parue dans Libération le 17 janvier 2022

La France a placé sa présidence du Conseil de l’Union européenne sous l’égide de trois termes : « puissance », « relance », « appartenance ». Prenons les au sérieux et allons au-delà d’un affichage rimé.
Si l’on entend par « puissance » non la domination mais la capacité à agir, à s’emparer de la complexité du présent, à préparer l’avenir, à se donner les moyens d’une indépendance et d’une souveraineté à plusieurs, alors il n’y a pas de « puissance » sans égalité entre les femmes et les hommes, c’est-à-dire sans abolition générale du patriarcat et de la domination masculine. Les inégalités entravent la « puissance » ainsi conçue, l’égalité la favorise.

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Le peuple aussi mérite le “sociétal”

Tribune que j’ai publiée dans Le Monde (27 décembre 2021)

C’est un refrain : la gauche aurait abandonné le « social » au profit du « sociétal », ce qui expliquerait que « les classes populaires » s’en détournent. Ce cliché qui se donne pour une analyse sociopolitique est repris à la fois par quelques farouches partisans d’un anticapitalisme radical, mais surtout par celles et ceux qui manient quasi quotidiennement cette opposition entre le social, qui serait du côté du peuple, et le sociétal, qui ne serait que du côté, au choix, des « élites », des « bobos », et autres tenants du « gauchisme culturel » ou du « wokisme ».

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La défense du patriarcat en défense de l’identité française

Mon article sur l’anti-féminisme identitaire d’Eric Zemmour

Dans le réquisitoire permanent que Zemmour dresse depuis plusieurs années, toujours avec les mêmes arguments, répétés de livre en livre, et qui se donne comme une analyse de ce qu’il appelle « la mort de la France » – mort qui relève en même temps d’un suicide et d’un assassinat –, la question des femmes tient une place aussi centrale que celle de l’immigration. L’antiféminisme de Zemmour ne relève pas seulement de la misogynie ou du sexisme, il est une composante fondamentale de ce qu’il préconise pour que la France redevienne ce qu’elle n’aurait jamais dû cesser d’être, selon lui : une nation catholique, sans immigrés et patriarcale. L’identité française se confond avec le patriarcat et la France n’est elle-même que patriarcale. Suite en ligne ou ci-dessous (mais sans les notes de bas de page)

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En Afghanistan comme ailleurs, prendre sa part d’un combat universel

Tribune publiée dans Libération 21 septembre 2021
https://www.liberation.fr/idees-et-debats/tribunes/en-afghanistan-comme-ailleurs-prendre-sa-part-dun-combat-universel-20210920_URNO22PH6NHWZNGLHIB75YVMZA/

Il y a vingt ans, il n’était pas nécessaire d’être un expert en géopolitique pour comprendre, qu’après la chute du régime taliban, il était urgent et décisif, quel que soit le domaine d’action envisagé, de ne pas se concentrer sur Kaboul mais d’intervenir, en partenariat avec la population afghane, dans l’ensemble du pays. Pourtant le ministère français des Affaires étrangères de l’époque ne semblait voir que la capitale afghane. Pour ne prendre que l’exemple de l’aide éducative, il ne s’intéressait qu’à la réouverture des deux lycées franco-afghans, Esteqlal et Malalaï, situés en plein centre de Kaboul. L’idée d’aller reconstruire des écoles ailleurs lui était totalement indifférente.

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Le droit à l’avortement doit enter dans la définition de l’Etat de droit

Ma tribune dans l’Express 4 septembre 2021

« La loi du cœur qui bat » (« Heart beat act »), tel est le titre de la loi votée au Texas en mai dernier (et non suspendue par la Cour suprême des Etats-Unis ce qui revient à la valider) qui interdit l’avortement,  même en cas de viol ou d’inceste, au-delà de 6 semaines de grossesse, soit une période où de nombreuse femmes ne savent même pas qu’elles sont enceintes !
Souci des battements à peine perceptibles du cœur d’un fœtus, respect de la vie comme l’avancent les opposants à l’IVG ? Plutôt farouche opposition à la liberté des femmes, celle de choisir si elles veulent ou non conduire une grossesse à son terme.
Mais surtout reprise, poursuite de ce qui se joue depuis des siècles, depuis des millénaires, partout dans le monde, sous toutes les latitudes et dans toutes les cultures : le contrôle du corps des femmes et de leur sexualité, ce « continent noir «  dont parlait Freud, si mystérieux, à la fois si dévalorisé et si jalousé, dans un mélange de peur et de fascination qui est bien l’une des origines de la domination patriarcale.

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Pour un féminisme universel (Le Seuil)

POUR UN FEMINISME UNIVERSEL  République des idées/Seuil    112 pages. 11,8euros
Ce n’est pas parce que la ligne de crête est un chemin présentant quelques dangers qu’il ne faut pas l’emprunter

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Tribune dans Libération à propos de la non mixité, des années 1970 à aujourd’hui

Paru sur site le 23 mars et sur version papier le 30 mars

Il y a quarante-cinq ans, en mars 1976, se tenait à Bruxelles le Tribunal international des crimes contre les femmes, avec près d’un millier de participantes, venues de nombreux pays pour témoigner des multiples violences subies et des multiples manières de les combattre. Sur quoi les comptes rendus de plusieurs médias de l’époque insistèrent-ils en priorité ? Sur le fait que les cinq journées étaient interdites aux hommes, fussent-ils journalistes. La non-mixité de sexe se transformant même, par exemple pour Paris Match – j’ai l’article sous les yeux – en «tribunal anti-hommes». On devine que si avaient alors existé Internet, réseaux sociaux et chaînes d’infos en continu, ledit tribunal les aurait occupés un moment !

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