La crise, quelle crise? Vous êtes une association, vous avez un projet, vous espérez une subvention de l'Etat ou d'une collectivité territoriale, n'y comptez pas trop, c'est la crise, les caisses sont vides, nous dit-on, on ne peut plus rien financer, faut se serrer la ceinture… Caisses vides, mais quand même assez pleines pour financer les incontournables fêtes du 14 juillet. Je ne parle même pas du défilé, dont je ne saurais même pas dire le coût, ni de la réception à l'Elysée, ni des diverses réceptions dans les mairies, les ambassades, les consulats…
Non je parle des festivités parisiennes, telles que nous les présente Le Monde dans son édition des 12 et 13 juillet. Côté Etat c'est le concert de Johnny Hallyday au Champ-de-mars, choix de la vedette par le président soi-même, 700000 personnes annoncées, coût de l'opération, dit Le Monde, 1,9 million d'euros pris sur les deniers du ministère de la culture. A quoi il faut ajouter les dégâts probables que subiront les pelouses du Champ-de-mars, soit 600 000 euros.
Côté mairie, c'est le feu d'artifice qui sera tiré de la tour Eiffel. Coût du "spectacle pyrotechnique": 500 000 euros. En additionnant ces chiffres, on arrive à la modique somme de 3 millions d'euros. Peut-être est-ce un peu plus ou un peu moins.
Quoi qu'il en soit, les deux opérations mélangées disent aussi qu'à droite comme à gauche, crise ou pas crise, on estime qu'il faut donner au peuple du pain mais surtout des jeux. Pardon des fêtes. Mais quelle idée se font-ils du peuple?
Juste une remarque qui n'a rien à voir. Alors que je suis en train d'écrire ces lignes, passe à la télé un reportage sur l'hôtel Emirates Palace à Abou Dhabi. Certaines suites, nous dit-on, y coûtent 7000 euros la nuit.