Le tableau noir du « féminisme blanc »
D’abord se dire : à quoi bon ? A quoi bon répondre, commenter, critiquer, souligner les omissions volontaires, les caricatures, les amalgames que peut contenir un livre ? Cette question à propos de celui de Françoise Vergès, « Un féminisme décolonial ». Et puis quand même s’y atteler parce qu’il n’est pas possible de laisser sans commentaires les énormités égrenées au fil des pages. La lecture de cet ouvrage m’a plongée dans un mélange de stupéfaction, de colère, de tristesse.
De tristesse surtout. Il est triste en effet qu’une lutte nécessaire, celle qui consiste à combattre en même temps plusieurs formes de domination, d’exclusion, d’inégalités, d’oppression – rapports sociaux de sexe, de race, de classe- passe par tant de manipulations intellectuelles.
Lire la suite...La haine de tous contre tous, jusqu’où ?
Les haines, les oppositions identitaires, qu’elles soient de classe, de sexe, de religion, d’origine sont une politique. Une funeste politique quand elles deviennent la seule lecture d’une société.
Non pas enfouir les colères, mais les transformer, les socialiser, les républicaniser, les articuler à l’émancipation.
Est-ce encore possible ? Je l’espère. Ne pas s’y atteler revient à les laisser à la dérive. Jusqu’où ?
Harcèlement : desserrer l’étau idéologique
En lisant la tribune publiée le 27 septembre par Libération, titrée « Contre la pénalisation du harcèlement de rue », j’ai rajeuni de plus de 40 ans. Ce n’est pas forcément désagréable, quoique l’aspect répétitif lasse quand même un peu !
Les signataires qui se présentent comme « des féministes et chercheur-es sur les violences de genre », fonctionnent en effet avec un logiciel déjà rencontré dans les années antérieures. On s’affiche féministe et contre le harcèlement, mais quand il s’agit de le combattre, et de dire ça suffit, y compris en passant par la pénalisation, on explique doctement que la pénalisation du harcèlement de rue aboutira à forcément désigner et forcément stigmatiser les « hommes des classes populaires et racisées », je cite.
A propos de l’identité nationale..1996.
Extrait de mon livre : “Un chagrin politique” 1996. Où il est question d’identité nationale et d’identité française…
Etait-ce parce que j’étais moi-même fille d’immigré que j’ai vécu cette question comme une affaire personnelle? Sans doute. Encore que je fasse partie de ceux qui jugent qu’il y a des principes pour lesquels il faut se battre, même si leur mise en cause ne renvoie pas à une situation personnelle. Je n’ai jamais eu à souffrir d’avoir un père italien. Mais il est vrai qu’en entendant les propos sur les immigrés d’aujourd’hui, je ne pouvais m’empêcher de songer à ceux tenus avant-guerre à l’égard des immigrés italiens, ou aux émeutes anti-italiennes dans le sud-est de la France à la fin du siècle dernier. Ni aux réflexions entendues par ma mère lorsqu’elle épousa mon père, un « macaroni ».