Flaubert dans L’éducation sentimentale. C’est un dîner chez les Dambreuse : « la plupart des hommes qui étaient là avaient servi, au moins, quatre gouvernements ; et ils auraient vendu la France ou le genre humain pour garantir leur fortune, s’épargner un malaise, un embarras ou même par simple bassesse, adoration instinctive de la force. »
Décomplexé, c’est le mot à la mode depuis le 6 mai. Mot que reprendraient Bouvart et Pécuchet ou qui figurerait dans le dictionnaires des idées reçues.
Droite décomplexée, faudrait aussi que la gauche le soit, ambition décomplexée, sarkozette sans complexes, rapport décomplexé à l’argent, ça n’arrête pas. Décomplexé pour dire sans vergogne, ou sans scrupule, ou sans gêne, ou sans se soucier du vrai et du faux, du bien et du mal. Le complexe, voilà l’ennemi. Que vive la décomplexitude !
Donc si vous trouvez assez nauséeux que des types qui étaient, il y a peu, dans l’équipe de Ségolène Royal, se retrouvent ministres dans un gouvernement Sarkozy-Fillon, eh bien, ce n’est pas un certain sens de la conduite en politique qui vous anime, non, c’est un complexe de droiture dont vous devez vous débarrasser au plus tôt.
Vous vous étonnez que BHL puisse soutenir Carignon, candidat UMP à Grenoble aux élections législatives, après avoir soutenu socialistement Royal, vous trouvez que cela fait un peu brouillard et brouillage, encore un complexe, de clarté cette fois, à liquider dans l’heure.