Martine Storti Site

Le droit à l’avortement doit enter dans la définition de l’Etat de droit

Ma tribune dans l’Express 4 septembre 2021

« La loi du cœur qui bat » (« Heart beat act »), tel est le titre de la loi votée au Texas en mai dernier (et non suspendue par la Cour suprême des Etats-Unis ce qui revient à la valider) qui interdit l’avortement,  même en cas de viol ou d’inceste, au-delà de 6 semaines de grossesse, soit une période où de nombreuse femmes ne savent même pas qu’elles sont enceintes !
Souci des battements à peine perceptibles du cœur d’un fœtus, respect de la vie comme l’avancent les opposants à l’IVG ? Plutôt farouche opposition à la liberté des femmes, celle de choisir si elles veulent ou non conduire une grossesse à son terme.
Mais surtout reprise, poursuite de ce qui se joue depuis des siècles, depuis des millénaires, partout dans le monde, sous toutes les latitudes et dans toutes les cultures : le contrôle du corps des femmes et de leur sexualité, ce « continent noir «  dont parlait Freud, si mystérieux, à la fois si dévalorisé et si jalousé, dans un mélange de peur et de fascination qui est bien l’une des origines de la domination patriarcale.

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Pour un féminisme universel (Le Seuil)

POUR UN FEMINISME UNIVERSEL  République des idées/Seuil    112 pages. 11,8euros (suite…)

Le tableau noir du « féminisme blanc »

D’abord se dire : à quoi bon ? A quoi bon répondre, commenter, critiquer, souligner les omissions volontaires, les caricatures, les amalgames que peut contenir un livre ? Cette question à propos de celui de Françoise Vergès, « Un féminisme décolonial ». Et puis quand même s’y atteler parce qu’il n’est pas possible de laisser sans commentaires les énormités égrenées au fil des pages. La lecture de cet ouvrage m’a plongée dans un mélange de stupéfaction, de colère, de tristesse.

De tristesse surtout. Il est triste en effet qu’une lutte nécessaire, celle qui consiste à combattre en même temps plusieurs formes de domination, d’exclusion, d’inégalités, d’oppression – rapports sociaux de sexe, de race, de classe- passe par tant  de manipulations intellectuelles.

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La haine de tous contre tous, jusqu’où ?

Les haines, les oppositions identitaires, qu’elles soient de classe, de sexe, de religion, d’origine sont une politique. Une funeste politique quand elles deviennent la seule lecture d’une société.

Non pas enfouir les colères, mais les transformer, les socialiser, les républicaniser, les articuler à l’émancipation.
Est-ce encore possible ? Je l’espère. Ne pas s’y atteler revient à les laisser à la dérive. Jusqu’où ?

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Gilets jaunes, ruses du néolibéralisme, social-démocratie

Se pourrait-il que la conjugaison quasi oxymorique de gilets jaunes, de « gaulois-es ou de non gaulois-es réfractaires », « desouche » ou de « pas de souche » aux multiples branches, et d’un Emmanuel Macron plus dynamique et énergique que ses prédécesseurs signe le début d’un processus permettant de détruire les modalités et les effets les plus détestables de l’actuelle mondialisation, à changer l’Europe, à répondre au défi climatique, à ne pas réduire l’humanité à une machine à produire du cash ?

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Les gilets jaunes et leurs soutiens étouffants

Nous sommes le peuple», disent-ils. A eux seuls? Les « gilets jaunes » de bonne volonté – et je ne suis pas certaine que tous le soient- ceux qui en effet se sont lancés dans une lutte pour une vie moins difficile et plus digne, sont en passe d’être étouffés par leurs si nombreux, si contradictoires, si manipulateurs et si peu désintéressés soutiens.

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L’imposture Michéa

Jean-Claude Michéa présente, livre après livre, la même ligne idéologique, avec un fonctionnement intellectuel lui aussi toujours identique, où les sarcasmes, les amalgames, les manipulations se font passer pour une pensée libre. Mais il ne fait qu’arpenter en long en large et en travers des sentiers battus et rebattus, et tracés dans seul but : s’émanciper de l’émancipation.

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Années 70 : une internationale féministe, non, un féminisme international, oui

“19 mars 1979 : j’arrive à Téhéran le jour même où la féministe américaine Kate Millett en est expulsée. Féministe et américaine, autant dire Satan au carré puisqu’elle conjugue sur sa seule personne à la fois l’« impérialisme américain » qu’elle-même réprouve et l’émancipation des femmes considérée par l’Imam Khomeiny, nouveau maître de l’Iran, comme une incarnation maléfique de l’Occident ! Je fais partie de la délégation dite « française » (mais qui comprend aussi deux Italiennes, une Allemande, une Egyptienne) venue soutenir et partager la lutte des Iraniennes contre l’obligation du port du tchador…”

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A propos de #MeToo et de quelques autres enjeux…

Mon entretien avec Amélie Quentel en ligne sur site Les Inrocks, où il est question de #MeToo, donc de la lutte contre le harcèlement, les violences, mais aussi des bêtises énoncées à son sujet, des confusions délibérément entretenues entre la séduction et le harcèlement,de la stupide opposition entre le “social” et le “sociétal”, mais encore du secrétariat d’Etat à l’égalité femmes/hommes…

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“Féminisme intégral” et “féminisme décolonial” : deux faces d’une régression/restauration

Le « féminisme intégral » dit : « nous ne voulons pas de cette émancipation-là, car elle est libérale, anti-écolo, soumise à la science, annule la différence des sexes…» Le « féminisme décolonial » dit : « nous ne voulons pas de cette émancipation-là car elle est blanche, néocoloniale, raciste, islamophobe… » N’est-ce-pas s’émanciper de l’émancipation qui est dans les deux cas l’objectif ?

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